LA RENAISSANCE DE L'HÔTEL REGINA EXPÉRIMENTAL À BIARRITZ

 LA RENAISSANCE DE L'HÔTEL REGINA EXPÉRIMENTAL À BIARRITZ

Le deuxième établissement le plus ancien de Biarritz, l’hôtel Regina, vient d’être entièrement repensé par l’architecte d’intérieur Dorothée Meilichzon. Dressé sur sa falaise, il s’exprime tout en nuances basques et marines.

« Sur la mer, complètement dans la nature, mais en ville » : quelle meilleure description de la situation exceptionnelle de l'Hôtel Regina Experimental, à Biarritz, que celle donnée par son architecte d’intérieur ? Dorothée Meilichzon renouvelle ses vœux avec l’Experimental Group, avec lequel elle a l’habitude de travailler (Gran Hotel Montesol à Ibiza, Il Palazzo à Venise...). Fondé par Olivier Bon, Pierre-Charles Cros et Romée De Goriainoff, trois amis d’enfance, l’Experimental Group se développe depuis 2007 de Paris à New York et a racheté le Regina en 2022. Icône de la côte Basque, à mi-chemin entre Biarritz et Anglet, l’hôtel Regina est un chef-d’œuvre Belle Époque qui surplombe l’océan avec une grâce déconcertante. Conçu par l’architecte Henry Martinet en 1906, il est célèbre, notamment, pour son immense atrium de 15 mètres de haut. Pour Dorothée Meilichzon, l’enjeu était de conserver l’esprit du lieu, tout en lui apportant un supplément d’âme à la fois moderne et très ancré dans l’environnement : « On a voulu ramener l’océan à l’intérieur ».

 

 

Retour aux sources basques

« On a conservé le style Belle Époque mais il n’a pas été une source d’inspiration en tant que telle, précise Dorothée Meilichzon. On trouve ce type de bâtiment partout sur les côtes françaises, atlantiques ou méditerranéennes. » L’architecte d’intérieur s’est donc plongée dans l’histoire de l’hôtel pour en conserver les éléments authentiques, avec l’intention de lui donner une identité résolument basque. « On s’est beaucoup intéressé à l’architecture néobasque, notamment celle des frères Gomez, qui ont conçu des villas très célèbres. » Un style régionaliste proche de l’Art déco avec des spécificités locales, dont elle a fait le fil rouge de son projet pour le Regina.

Les espaces déclinent à l’envi cette esthétique. Corniches à 45 degrés et baguettes en demi-rond, mais aussi arches écrasées comme on en trouve tant au Pays basque, avec lesquelles Dorothée Meilichzon a joué au fil des pièces : « J’utilise beaucoup l’arrondi dans mon travail car ce langage permet de créer des lieux doux, accueillants ; mais ici, j’ai voulu reprendre cet écrasé typique de la région. » Les couleurs sont, bien sûr, du rouge sang de bœuf et du blanc, emblématiques du pays, auxquelles elle a ajouté un camaïeu de bleus, spécifique de l’esthétique biarrote. La quasi-totalité du mobilier a été dessinée par le studio de Dorothée Meilichzon, à l’instar des banquettes de l’atrium, reprenant la forme du passage Itsasoa de Guéthary ou des tables en rocaille de béton, en hommage au bord de mer.

 

 

Du Pays basque au Japon

Si les références locales sont légion, l’architecte d’intérieur a souhaité y mêler d’autres clins d’œil pour enrichir le récit. Le Japon, déjà, qui présente de nombreux points communs avec le Pays basque : linguistiques, gastronomiques et culturels, que Dorothée Meilichzon a mis en scène en employant la craie japonaise, la laque noire ou en ajoutant des suspensions en papier de riz et des panneaux en tissu. On retrouve aussi le style paquebot avec le comptoir de l’atrium, monumental, à l’image des créations d’Eileen Gray.

Le bord de mer est naturellement mis à l’honneur, à travers des fresques en plâtre faisant écho à l’univers aquatique, des lampes en forme de vaguelette ou des couteaux sculptés sur le comptoir de la réception . « C’est l’idée du coquillage, mais moins premier degré que la coquille Saint-Jacques. » L’atrium a également été repensé. « Cet espace est très impressionnant. On a voulu revenir à des proportions plus humaines », indique l’architecte d’intérieur. Aussi, des colonnes en roseau et en paille, fabriquées à la main localement, y ont été installées. Le restaurant, lui, a été revu de sorte à être plus connecté à l’atrium et à l’extérieur. Grès au sol, plafond en caissons de laque japonaise, niches à toit coupé : la sémantique est fidèle aux vœux de Dorothée Meilichzon ; vœux qui se prolongent jusqu’au spa et à la piscine extérieure, où elle a imaginé des matelas inspirés des abris de plage du pays. Au Regina, l’océan est bel et bien présent.

 

 

Source texte : admagazine.fr, par la journaliste Annabelle Dufraigne 23.07.23

Crédits photos de l'article : MR. TRIPPER

 

 

 

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